Vipérine (1)
Fontaine de Vaucluse :
les falaises, les arbres qui plongent leurs racines
dans l'eau abondante qui sort de la résurgence,
les Cincles plongeurs, les Bergeronnettes...
Mais ce jour-là, je n'ai vu que des ronces
et des couleuvres.
Ce ronciers se trouve contre un mur bas qui s'avance au milieu de l'eau.
Ce n'est qu'au second passage que j'ai aperçu la Couleuvre vipérine
(sa tête est à gauche de son corps, sous la feuille),
immobile, se réchauffant au soleil, trente centimètres au dessus de l'eau.
Si bien protégée, elle n'a pas peur, et même dérangée,
elle se déplace lentement, comme à regret.
Il faut dire que c'est un endroit où il ne passe jamais personne :
je suis chez elle.
Elle circule au milieu des épines aussi doucement que sur un duvet,
se confondant avec les taches de soleil sur les feuilles.
S'en aller, rester là, s'approcher ?
Nulle méchanceté de sa part, en tout cas, cela est bien certain.
Son museau arrondi, sa pupille ronde attestent qu'il s'agit bien
d'une innofensive couleuvre.
Fontaine de Vaucluse (84), 6 juin 2011