Buthus occitanus
Bien qu'ayant passé une partie de mon enfance à soulever des pierres,
je n'avais vu qu'une seule fois le Scorpion languedocien.
C'était en Haute-Provence (Uchaux, au nord d'Orange,
à quelques kilomètres du fameux harmas de Jean-Henri Fabre).
Il semble plus fréquent en Languedoc-Roussillon, même si très peu
de personnes, en définitive, auront la chance (?) de croiser sa route.
Infiniment discret, nocturne, il aime les lieux arides et isolés
et passe le plus clair (?) de son temps caché sous les pierres ;
jamais dans les maisons.
(Attention, en soulevant une pierre, on peut aussi tomber sur un nid de guêpes).
On trouve le Scorpion languedocien également dans la péninsule
Ibérique et en Afrique du Nord.
On le rencontrera spécialement sur les sols pierreux ou sablonneux
de la garrigue, de certaines pinèdes.
Ici, une mue.
Ce qui frappe le regard, outre la couleur uniformément jaune
et la taille (jusqu'à 8 cm pour la femelle), c'est le rapport de
proportion entre les pinces et la queue, comparé au Scorpion noir.
Le Scorpion noir, commun dans les vieilles maisons du Midi,
a de fortes pinces dont il se sert pour immobiliser ses proies,
et une queue relativement petite. Son venin est comparable
à celui d'une guêpe et la douleur passe rapidement.
Les pinces du Scorpion languedocien sont petites et semblent faibles.
Sa queue, par contre, est plus puissante et son venin, dix fois
plus violent que celui de la guêpe, provoque une douleur durable.
On devine que sa méthode de chasse n'est pas la même.
Il s'agit, ci-dessous, d'une femelle pleine, sans aucun doute.
A leur naissance, les 30 à 60 minuscules scorpions se tiendront sur le dos
de la mère (qui aura peut-être dévoré le mâle entre temps),
jusqu'à leur première mue.
On ne doit pas confondre le Scorpion languedocien avec les scorpions
d'Afrique du Nord (Scorpion à larges pinces, etc.) qui peuvent avoir
sensiblement la même taille.
(Vous êtes bien sur le site Oiseaux et compagnie.)
Lussan (30), le 30 juin 2011