Au coeur des Cévennes (3)
Qu'ils soient pauvres ou cossus, les bâtiments
sont assez pittoresques en Cévennes.
En quittant le village pour gravir le col et atteindre une autre vallée,
on aperçoit de solides bâtisses dont les greniers devaient servir,
autrefois, à l'élevage des vers à soie.
Certaines de ces maisons sont délabrées ; d'autres sont toujours habitées.
Au bord de la route, le vert tendre des mûriers
(dont les feuilles servaient à nourrir les vers à soie)
fait des tâches claires parmi les chênes verts.
De même, les feuilles de châtaigniers paraissent bien lumineuses
dans ce paysage plutôt austère.
On comprend que les habitants de ce pays aient pu résister contre
la menace du roi et de ses dragons pour défendre leur liberté
de lire la Bible et de chanter les Psaumes.
Au col de l'Asclier, la petite route passe sous un curieux pont avant
de redescendre sur l'autre versant.
Ce pont, on l'aperçoit ici, vu de dessus. Il permet le passage des brebis
qui, empruntant cette longue draille, viennent du Languedoc
pour passer l'été derrière le Mont Aigoual ou sur le Causse Méjean.
De l'autre côté, la route continue, sinueuse, en direction de
Valleraugue ou du Vigan.
Le Vigan, capitale des bas de soie et des pommes reinettes
(aucun rapport entre les deux).
La rivière s'appelle l'Arre et se jettera dans l'Hérault un peu plus bas.
Le niveau de l'eau est bas, mais la taille de l'arche du pont laisse
supposer, comme dans toutes les Cévennes, de soudaines et très
importantes crues.
Au bord de la rivière, des vergers et un Merle, mi-attentif mi-étourdi.
Et un Pinson. Tiens, on n'en voit pas tant que ça, des Pinsons.
Normal ;
quand on arrive, ils s'en vont.
Cévennes, 19 mai 2012