Rouge et noir
Au sud de Nîmes, vers les Costières, on dit que c'est encore la Provence,
même si c'est déjà le Languedoc.
En tout cas, les amandiers s'en donnent à coeur joie, jusque par dessus les toits.
La femelle du Pinson des arbres doit trouver là quelque chose d'intéressant.
Mais quoi ? Car elle n'est pas insectivore.
J'ai déjà vu des oiseaux de régaler des pétales sucrés de certaines fleurs.
Lui, par contre, c'est un insectivore.
Vous avez vu son bec fin ?
C'est le Rouge-queue noir. Le mâle.
Par ici, on l'appelle la Queue rousse.
Ou encore le Sarrailler, c'est à dire le serrurier,
car son chant ressemble au grincement d'une serrure mal huilée.
La femelle est plus grise ; plus ronde aussi.
Faite pour couver discrètement.
Perchés sur ces aubépines (habitullement, ils se posent plutôt sur les murs),
les Rouges-queues surveillent la ronde des insectes
qu'ils capturent en vol en effectuant des pirouettes.
Le visage noir du mâle lui confère un air quelque peu sévère.
Un air, seulement.
Beauvoisin, le 2 mars 2014