Petit causse de Potelières
Début mars,
le temps est changeant.
Aujourd'hui, il est sombre.
En quittant la ripisylve qui borde la Cèze,
derrière le village de Potelières,
on peut se hisser sur une colline qui ressemble fort à un petit causse.
En juillet prochain, ça sentira bon la lavande, par ici.
Il y a quelques jours,
une Couleuvre de Montpellier se chauffait au soleil sur une pierre,
dans ces broussailles.
Là, les bergers déposaient leur besace,
ou s'abritaient en cas d'orage,
autrefois.
Le chant sonore de ce passereau
a permis d'identifier un Bruant ortolan,
tout en confirmant l'arrivée prochaine du printemps.
Son plumage est très beau également
avec ses subtiles harmonies de vert, de jaune pâle et de roux orangé.
Il a aussi une sorte de moustache claire qui tombe,
de chaque côté de son bec.
Les couleurs grises s'illuminent soudain
quand un rayon de soleil fait son apparition.
Les cultures d'antan sont en jachère.
Ici, un vieux mûrier dont les feuilles ont dû nourrir
des générations de vers à soie.
Autour du puits, que de va-et-vient également,
pour boire et arroser les plantations.
Au fond, la crète sinueuse du Mont Bouquet
qui domine la garrigue.
Voilà un endroit où l'on ne craignait pas les inondations.
Je me demande si la chèvre de Monsieur Seguin elle-même
aurait pu s'échapper par cette fenêtre.
Maintenant que le soir tombe,
une quantité d'animaux sauvages attendent que nous soyons partis
pour parcourir toute la nuit
les sentiers invisibles.
Entre le village de Potelière et la Cèze (30), le 1er mars 2015
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