Ouaga, Burkina-Faso (8)
Je ne sais pas à quelle âge une fillette
apprend à porter un plateau sur sa tête.
Nationale 1, à l'entrée de la ville
de Ouagadougou, côté ouest.
Je me demande si beaucoup de Ouagalais ne prient pas
au moment de traverser cette route.
Les moutons, eux, comptent sur leur instinct.
Quant à l'âne, il fait confiance à sa maîtresse.
Il n'a d'ailleurs pas le choix.
(la Faculté de théologie où j'ai enseigné pendant deux semaines
se situe derrière le lycée Béthesda dont on devine ici l'entrée).
Il y a des camions de toutes sortes
avec toutes sortes de chargements.
Beaucoup sont rodés depuis longtemps.
Assez rares sont les femmes
qui ne portent pas un enfant.
Combien d'heures par jour
nécessite la corvée de l'eau ?
Ces deux femmes sont passées devant moi.
La plus grande, qui mangeait des beignets qu'elle tenait
dans une serviette en papier,
s'est approchée de moi et m'en a tendu un
en évoquant la bénédiction ou la grâce de Dieu.
Il reste à traverser la route, maintenant.
Etre mendiant dans un pays riche est une chose.
L'être dans un pays relativement pauvre en est une autre.
Je l'ai observé pendant longtemps.
Celle-ci s'est arrêtée pour disposer autrement son pagne
et protéger l'enfant. Elle m'a fait penser
à un papillon.
Ouagadougou, Burkina Faso, 13-27 nov. 2016
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Ce camion était déjà là, immobilisé, il y a un an,
avec sa devise d'inspiratgion musulmane (?).
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