Corny en Normandie (2)
Je l'appelle 'le poète',
le Merle noir.
Il est tout à la fois ici et ailleurs.
Dans la forêt rousse et grise,
la mousse est comme lumineuse.
On dirait une parure d'apparat,
un fastueux ornement.
Les lianes aussi se sont parées d'élégance,
et certaines ont acquis des atours vénérables.
Dans le silence de la forêt, un cri a retenti.
Un faisan. Non trois !
S'approcher comme un voleur, courbé en deux.
Les voilà.
L'un des deux a un plumage étonnamment pâle.
Ils se tiennent de préférence près des lisières et des taillis,
et préfèrent courir que s'envoler.
Celui-là s'est enfoncé dans le bois.
Ces oiseaux ont l'art de disparaître comme par enchantement.
Ils n'aiment pas trop qu'on les regarde.
Alors, pourquoi sont-ils beaux ?
Corny (27), les 4-5 mars 2017
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