Marseille (1)
Vue sur la gare d'Alès.
Derrière, les premiers contreforts cévenols.
Vue depuis la gare St Charles.
Devant, la ville de Marseille.
Et au milieu, la tour Eiffel.
Euh, non, Notre Dame de la Garde.
Longues rues étroites et pentues.
Et un camion de pompiers.
C'est que nous passons,
sans le vouloir,
non loin de la rue d'Aubagne
où ces immeubles vétustes se sont effondrés.
Respiration
en faisant un détour par le Vieux Port.
qui marque l'emplacement de l'arsenal des galères,
au XVIIIème siècle.
Je recommande la lecture du livre d'André Chamson : La Superbe.
Aucun rapport.
Celui-ci, sans élan,
arrive sur l'obstacle en béton d'en face
avant de faire demi-tour.
En 1977, j'ai passé une soirée ici, sur un banc,
avec celle qui allait être mon épouse deux ans plus tard.
Elle était venue à Marseille pour passer un concours.
Les bateaux, les étoiles,
la tour Eiffel,
rien ne manquait.
Le Fort Saint-Nicolas surplombe le Vieux Port.
Il a été édifié de 1660 à 1664 par le chevalier de Clerville,
sur ordre de Louis XIV, afin de mater l’esprit d’indépendance
de la ville de Marseille.
La Basilique Notre Dame de la Garde
a été édifiée au milieu du XIXème siècle,
dans un style romano-byzantin,
(par un architecte protestant !).
Encore quelques pas
et nous pouvons trouver la Méditerranée de toujours,
celle de Malaga, de Naples, d'Athènes ou de Nicosie,
celle de Beyrouth ou d'Alexandrie,
de Tripoli, de Tunis,
d'Alger, d'Oran ou de Tanger.
Marseille, 10-11 novembre 2018
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Immeubles effondrés, rue d'Aubagne.
(Cette photo n'est pas de moi).
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Entre 1680 et 1748, 60.000 forçats sont passés
par les galères de Marseille.
Entre 1680 et 1748 a existé en France un régime carcéral très particulier : les galères. Héritage de la Rome antique, ce système pénitentiaire a été remis au goût du jour dès le début du règne de Louis XIV et s'est poursuivi sous la Régence et une bonne partie du règne de Louis XV. Jugée inefficace et anachronique, cette flotte baroque sera remplacée par la suite par le bagne qui, lui, fonctionnera jusque sous la Troisième République.
Qui furent ces galériens, comment vivaient-ils,
de quelle manière fonctionnait un tel système ?
Avant d'arriver à l'arsenal de Marseille, seul port d'attache des galériens, les forçats avaient à subir la terrible épreuve de la « chaîne», le voyage entre les divers lieux de France et Marseille. Les chaînes les plus meurtrières étaient celles de Paris et surtout celle de Bretagne, qui demandaient cinq à sept semaines de marche. Enchaînés au cou, deux par deux, supportant 15 à 20 kilos de chaînes et devant effectuer une moyenne de 20 kilomètres chaque jour, battus, rançonnés et mal nourris par leurs convoyeurs, une bonne partie des forçats n'arrivaient pas au port. Surtout l'hiver. Une sélection "naturelle" qui faisait que les plus solides seulement s'en sortaient. Parmi eux, un grand nombre de Protestants emprisonnés pour leur foi.
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