La Cadière (2)
Cévennes méridionales.
Entre les vignes et les collines,
les oliviers habillent les terrasses.
Le chemin grimpe doucement.
Derrière le mazet, encore un champ,
puis c'est le bois de chênes verts.
Cette oliveraie est bien entretenue.
Je me suis approché du dernier champ à pas de loup.
J'ai bien fait.
C'est une chevrette,
c'est-à-dire la femelle du Chevreuil.
Elle a attendu le début de la soirée pour sortir,
prudemment.
Si je ne bouge pas, elle ne me verra pas,
même si elle regarde dans ma direction.
Si je ne fais pas de bruit, aussi...
Regardez comment ses oreilles sont orientées
de manière à capter le moindre bruit.
Elle est intriguée,
mais ne détecte aucun danger.
Prudence.
Quand on est tapi, silencieux,
on peut voir les animaux s'approcher,
au lieu de s'enfuir.
Elle n'oublie pas qu'elle est là pour manger,
et pas seulement pour se promener,
(comme moi).
Comment choisit-elle cette herbe plutôt que celle-là ?
Elle est experte.
Je crois que j'ai osé un petit geste,
car je craignais qu'elle s'approche trop et soit effrayée.
Effrayée, elle l'a été, cependant.
Puis, comme le font souvent les animaux sauvages,
elle s'est arrêtée pour regarder
curieuse,
avant de reprendre sa course.
Vers La Cadière, entre St Hippolyte-du-Fort (30)
et Ganges (34), le 17 octobre 2020
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