Fontaine de Vaucluse (2)
Certaines mauvaises langues disent que je n'aime pas l'eau.
Je m'en va leur prouver le contraire.
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La résurgence se situe à environ 300 mètres au-dessus de ce point.
Par grosses eaux, le débit peut atteindre 21 mètres cubes par seconde.
Cette source est la première en France
et une des plus importantes du monde.
En général, c'est au printemps qu'elle déborde ainsi,
mais là, il a plu abondamment pendant plusieurs jours
sur l'arrière pays.
Le chaos de rochers dépassé, la rivière se précipite vers le village
situé environ 300 mètres plus bas.
Difficile de trouver une eau à la fois aussi abondante
et aussi claire.
Nous voilà dans le village.
Ouvrons l'oeil.
Vous le voyez ?
Il est là, le Cincle plongeur.
Une sorte de gros merle, un peu boulot,
avec des ailes dont il se sert pour nager sous l'eau,
et un magnifique plastron,
bien empesé et toujours blanc.
Il est né dans un nid de mousse,
généralement sous une cascade.
De son bec, il débusque les insectes aquatiques
qui se cachent dans la mousse ou sous les pierres.
Puis il se met sur un rocher pour les avaler,
ce qui ne va pas toujours de soi,
certains de ces insectes vivant dans de petites gaines
garnies de minuscules cailloux.
Il lui faut de l'eau très claire.
Là, il est servi.
Le Cincle plongeur ne procède pas
comme le Martin-pêcheur qui plonge
d'une certaine hauteur.
Lui, il entre dans l'eau en marchant,
y compris au milieu des tourbillons,
ou il se laisse porter en nageant
avant de plonger et de nager avec ses ailes.
Quelques secondes après,
il ressort avec un insecte dans le bec.
Fontaine-de-Vaucluse (84), le 3 novembre 2018
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