Orléans (1)
Des pies, il y en a partout,
y compris au-dessus de la voie ferrée.
Evidemment, dans les arbres
c'est mieux.
On dirait qu'ils sont faits pour ça.
Si un jour vous voyez des toits
qui ont la même couleur que la pelouse,
Dites-vous que vous n'êtes pas en Provence.
En effet, nous sommes dans le Loiret
(du nom d'un affluent de la Loire),
plus précisément à Orléans.
Près de la gare, nous l'avons vu,
les maisons sont banales.
Mais pas partout.
Par ici, les rues descendent
vers la Loire.
Ah, une ville avec un fleuve,
qui plus est, un fleuve sauvage.
J'ai trouvé que les mouettes avaient l'air
très contentes.
Orléans (45), le 9 février 2019
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Mon passage à Orléans, en réalité,
a précidé mon étape à Paris.
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St Félix-de-Pallières (3)
Nous avons déjà vu cette photo, il y a quelques jours.
Celle-ci aussi.
Ce sont des brebis savoyardes,
de la race Thône et Marthod.
Et celle-ci ? Impossible !
On dirait des cocons de vers à soie.
Ce sont des agneaux qui viennent de naître.
Plus précisément,
ce sont les agneaux des brebis que nous avions visitées.
Sont-ils mignons ?
Chacun décidera
en son âme et conscience.
St Félix-de Pallières, 8 février 2019
de notre envoyé spécial en Cévennes méridionales, Daniel.
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Paris
Nîmes, en attendant le train.
Temps doux, ciel pratiquement bleu.
Dans l'allée de platanes,
quelques nichoirs.
Paris.
L'horloge de la gare de Lyon
vue depuis le parvis de la gare d'Austerlitz.
Entre les deux, la Seine.
Un peu en aval,
l'île de la Cité et Notre Dame de Paris.
Début de la construction en 1163.
Construction achevée en 1345.
La rosace sud a été offerte par Louis IX.
Son diamètre atteint pratiquement 13 mètres.
Au XIIIème siècle,
il y avait déjà des Corneilles noires.
Celle-ci a une aile cassée.
Oiseau observateur, intelligent,
elle donne l'impression de réfléchir tout le temps.
Dans le parc, on pourrait croire qu'on est là chez elle,
et pour un peu, elle nous
intimiderait.
Nîmes, Paris, 15, 17 février 2019
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La dernière photo de cette séquence est aussi la dernière prise avec mon appareil photo
(Canon Eos 50d), tombé définitivement en panne ici même.
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Moineau domestique
Quel est cet oiseau ?
Un moineau.
Oui, mais lequel ?
Un Moineau domestique,
un mâle.
A quoi le reconnaît-on ?
Le Moineau friquet à une calotte brune
et une virgule noire sur sa joue blanche.
Le Moineau domestique a le dessus de la tête gris
et n'a pas de virgule noire sur sa joue
qui est plutôt grise.
Voici sa femelle,
pratiquement impossible à distinguer
de celle du Moineau friquet.
Le mâle a une barbiche noire,
comme il se doit.
Dans de nombreuses grandes villes européennes,
les effectifs de Moineaux domestiques ont baissé
de 40 à 75 %
Alès, le 2 février 2019
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Conqueyrac (2)
Qu'est-ce que c'est ?
Le lit du Vidourle qui, ici, s'écoule de façon souterraine.
Sauf en période de crue, bien-sûr,
crues redoutables appelées vidourlades.
Attenant à l'église romane, un petit mas
avec son préau, son mûrier, ses yukas et ses aloès.
Près de là, une vigne qui n'a pas encore été taillée,
agrémentée d'herbes folles.
Chevaux, ânes ?
Non, mulets je pense.
Du cheval, ils ont la taille ;
de l'âne, ils ont l'air triste
et les longues oreilles.
Animal de bât, il peut porter des charges lourdes
et son pas est habile sur les sentiers de montagne.
Celui-ci a entendu quelque chose bouger,
dans un taillis.
La nuit tombe sur les Cévennes
et la brume se lève sur le relief.
Sur une petite colline,
se trouve le cimetière du village, loin de tout.
Il entoure la chapelle Saint André
dont on a retrouvé une mention
datant de 1256.
Conqueyrac (30), le 27 janvier 2019
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Conqueyrac (1)
Le lendemain, toujours en fin d'après-midi,
toujours sur la même voie ferrée désertée,
dans un espace plus sauvage encore,
à hauteur du hameau de Conqueyrac.
On sait que les ouvrages d'art
construits par les cheminots étaient faits
pour durer longtemps.
Presque un siècle et demi après,
rien n'a bougé.
Le ballast est toujours là,
serré de près par la végétation.
Depuis la hauteur que constitue ce tracé,
on aperçoit quelques vieux mas languedociens,
perdus dans la garrigue.
Il y a par là beaucoup plus de sangliers que d'hommes.
A l'aide de leur groin, ils labourent le sol,
malgré sa dureté et les cailloux.
Ils ont aimé se frotter les flancs sur le tronc
de ce gros Genévrier-Cade
dont l'huile parfumée est sensée
chasser les parasites
(tout comme le goudron des poteaux téléphoniques).
Cet arbuste perd ses feuilles,
mais conserve ses fruits étonnants.
Il s'appelle Paliurus spina-christi,
ou encore Epine-du-Christ.
Conqueyrac (30), le 27 janvier 2019
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La chapelle St André,
sur son petit tertre,
déjà mentionnée en 1256.
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La Cadière (2)
Marcher le long d'une ancienne voie ferrée
est assez plaisant.
On y découvre des paysages inédits.
On se prend à rêver de longs périples.
On croise la route des sangliers.
On s'imagine avec un balluchon,
quand le soir tombe.
On se sent loin de chez soi,
quelque part dans le monde.
Vers l'ouest, une églisette.
Pas un chat.
Pas un bruit.
L'heure des bêtes est arrivée.
On se sent observé.
Sans trop tarder,
il faudra trouver un endroit
pour passer la nuit.
Entre St Hippolyte-du-Fort (30) et Ganges (34),
le 26 janvier 2019
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La Cadière (1)
Cévennes méridionales.
Nous sommes aux environs de St Hippolyte-du-Fort
où il y a plus de rochers que de terre. Ici, une ancienne plantation de Micocouliers
dont on se servait pour fabriquer des fourches en bois.
Un peu plus à l'ouest, en direction de Ganges, paysage semi-désertique.
Ici, des taureaux de Camargue, qui s'accommodent d'une herbe maigre.
Tout prés, une ancienne magnanerie où on élevait le vers à soie,
jusque dans les années 50 du siècle dernier.
Les photos ci-dessus ont été prises depuis l'ancienne voie ferrée qui passe par là,
un peu comme au Far-West.
Cette ligne relait Gallargues (à l'ouest de Nîmes)
au Vigan en passant par Quissac.
Ouverte en 1872, elle a transporté des voyageurs
jusqu'en 1969 et des marchandises
jusqu'en 1989.
Appareil photo mal réglé.
Dommage, car le Troglodyte mignon n'est pas aisé à prendre.
Le voici plus net, avec son bec pointu
et sa queue toujours dressée.
Ici, l'été, c'est un véritable solarium.
Les oliviers apprécient.
Arpenter les voies ferrées
est une bonne manière d'observer la nature.
Silhouette parfaite de l'oiseau,
un Rouge-queue noir.
Ce n'est pas qu'une silhouette,
c'est un petit être bien vivant, tout chaud,
qui reste là parce qu'il le veut bien.
Quelque chose tombe de son bec.
Qu'est-ce ?
Je ne sais.
Se mettre en boule,
c'est sa manière
de mettre un manteau.
Entre St Hippolyte-du-Fort (30) et Ganges (34),
le 26 janvier 2019
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Brave petit oiseau
qui cette fois se déleste
d'autre chose.
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Maruéjols-les-Bois (2)
Le secteur de Maruéjols-les-Bois se situe
entre les Cévennes (à l'ouest) et la garrigue (à l'est).
Sur les coteaux ensoleillés
se trouvent de belles oliveraies.
Si vous passez par là,
ne vous privez pas.
Sur mon chemin, je n'ai croisé personne,
si ce n'est ce brave grand-père.
Côté garrigue, le minuscule village de St Just-et Vacquières,
avec son église.
Le temple est un peu à l'écart, comme puni.
Mais il est là.
A l'horizon, le Mont Bouquet.
Tout cela regorge de sangliers.
Côté Cévennes, le petit village de Mons, sur sa ligne de crête.
Le soir qui approche teinte de fauve la campagne.
Les traces de sangliers sont partout.
Pas étonnant, voici une souille
où ils doivent se vautrer toutes les nuits.
Quelques arbustes portent les traces
de leur passage.
Mons, au deuxième plan.
Les Cévennes, derrières.
La nuit venue, la lune s'est levée.
Quelques heures plus tard,
elle offrait le spectacle d'une éclipse totale.
Maruéjols-les-Bois (30), le 20 janvier 2019
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On s'éclaire
comme on peut.
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Maruéjols-les-Bois (1)
Maruéjols-les-Bois
porte bien son nom.
Au détour d'un champ, loin de tout sentier,
j'ai remarqué cet arbre au port inhabituel.
Le feuillage, si on peut dire, m'a ôté tout doute.
Il s'agissait d'un Cade, appelé aussi Genévrier oxycèdre.
Les Cades, arbustes typiques de la garrigue
méditerranéenne, ont en général
entre 1,50 et 3 mètres de haut.
Celui-ci doit bien en fait 8 ou 10,
c'est à dire le maximum possible, pour lui.
On avait annoncé de la pluie.
Mais en Languedoc, on n'aime pas trop la pluie ;
du coup, il faisait soleil.
Et celui-ci, pour s'amuser,
faisait des éclats sur les fils de fer,
au-dessus des vignes.
Une vigne qui n'est pas émondée
ressemble à un buisson,
et bientôt s'inclinera sous le poids.
Il en est ainsi des disciples.
Le vigneron, dit Jésus, émonde la vigne
pour qu'elle porte plus de fruits.
Vers l'est, côté, garrigue,
le petit village de St Just-et-Vacquières,
et son église.
Les jours grandissent doucement,
mais le soir finit par tomber.
C'est bientôt l'heure des sangliers.
Les sarments qui ont été coupés, sont jetés au feu et ils brûlent,
dit encore Jésus (Jean 15.6).
Ne croyons pas que tout revient au même.
C'est aussi ce que rappelle la croix
où le jugement de Dieu et son Amour
se donnent en quelque sorte
la main.
Maruéjols-les Bois (30), le 20 janvier 2019
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