Brouzet-les Alès
Fin avril,
une sève ardente
transforme le bois mort en torches vertes.
La fleur la plus modeste se pare
et parvient à séduire un passant.
Orchidées.
Quelques pièces de la collection.
Touffes de thym en fête.
Et celle-ci, 30 centimètres plus loin ;
où a-t-elle trouvé sa couleur ?
Vers le bois, au-dessus du chemin,
de l'eau claire au pied du talus de sable,
comme au désert.
Nous sommes bien dans la garrigue, pourtant.
Nulle touffe de joncs, nul roseau.
Un serpent ?
Non. Un chapelet d'oeufs de grenouille ou de crapeau.
Entourés de glaire, c'est ainsi que ces oeufs
s'attachent aux pattes des oiseaux
et vont essaimer dans d'autres mares isolées.
Les sangliers connaissent l'endroit.
Les arbustes, alentour, en portent la marque.
Notamment ceux qui portent une essence odorante,
comme ce cade-genévrier.
Les poteaux télégraphiques aussi,
avec leur odeur de goudron,
tout cela pour éloigner les parasites.
Fascinante enceinte du vieux cimetière,
avec ses portails semblables à ceux d'une église.
Normalement, cela parlait de mémoire
et d'espérance.
Brouzet-les-Alès (30), 29 avril 2019
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Au loin,
les Cévennes.
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15 avril en soirée.
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