Col Salidès (3)
A vol d'oiseau, on est à 50 kilomètres, peut-être, des Gorges de la Jonte
où nichent les Vautours. En voilà un qui plane sur ce vallon.
Mais le plus souvent, ils sont assez haut dans le ciel.
Le Vautour fauve a une envergure de 2,40 à 2,70 mètres.
Mais pourquoi tourne-t-il si près de nous, celui-là ?
Au bout d'un moment, une dizaine de Vautours planaient dans les parages,
convergeant de plus en plus vers un endroit précis, au bas d'un pré.
Un Vautour, ça ne broute pas dans les prés.
Pas de doute, une brebis morte, voilà ce qui attire ainsi ces oiseaux.
Qu'un Vautour ait repéré la brebis, c'est déjà pas mal.
Mais comment ont-ils communiqué entre eux pour être là si nombreux ?
La scène n'est pas silencieuse. Des grognements, des râles se font
entendre, qui témoignent du caractère querelleur du Vautour.
Ily a visiblement une hiérarchie parmi eux. Certains dominent,
pendant que d'autres attendent.
Ces deux-là sont peut-être les plus haut gradés.
Je remarque qu'au bout d'un long moment, la brebis n'est pas encore
entamée. Est-ce par ce qu'elle est morte depuis trop peu de temps ?
Où est-ce par ce que tout un rituel est nécessaire
avant de commencer le festin ?
Maintenant, celui là est seul, au dessus de la brebis.
Je ne connais pas bien encore le langage des Vautours.
Col Salidès, Bassurel (48), 14 juin 2011