Campfielgous
Que voyons-nous, ici ?
Le genre de sol dans lequel pousse la végétation cévenole.
Pour les habitants, c'est un peu pareil.
Au Sahara, il y a des Touaregs.
En Cévennes, il y a les Cévenols.
Même isolés, les batiments sont souvent grands :
à l'époque faste de la sériciculture,
on a ajouté des étages pour les magnaneries
et l'élevage des vers à soie.
Depuis, ...
les jours fastes s'en sont allés.
Vous savez ce qu'est une 'clède'. En voilà une.
Au rez-de-chaussée, on entretient un feu
capable de durer plusieurs jours.
La fumée va envelopper les châtaignes répandues
sur une claie au premier étage,
rendant possible leur conservation jusqu'à l'été.
C'est le toit de la clède,
tout simplement.
Sous le tilleul,
quelques jacinthes exhalent leur parfum.
Au bord du chemin, nous sommes passés près d'une autre ferme,
habitée celle-là. Le terrain y est moins escarpé.
Bien des objets sont antérieurs
à l'électricité, comme cette sonnette,
ou ces balances.
Comme cette crémaillère, aussi.
Sans parler des clochettes pour les chèvres
et des outils à bras.
Même pas besoin de réveil,
le matin.
Que ceux qui plaignent les lapins dans les clapiers
se disent que les lapins passent généralement
toute la journée au fond d'un terrier.
Ici, c'est comme un château.
Avec ou sans électricité, la terre tourne sur elle même
et autour du soleil.
Quelqu'un y veille.
Campfielgous, Vallée française (30), le 20 mars 2018
_______
_______